Un semestre Eramsus à Naples

Boubakar, étudiant en L3 CAI au moment du départ est parti étudier à Università degli studi di Napoli Federico II en Italie.

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Pourquoi faire Erasmus? 

Appréciant les voyages, partir à la découverte de nouvelles cultures,  les langues étrangères ou encore rencontrer des  personnes de tout horizon, la possibilité de faire un semestre d’étude à l’étranger était une aubaine pour combiner à la fois épanouissement personnel et poursuite d’études qui s’inscrivent dans la construction de mon projet professionnel.

Le choix de l’Italie

Ce que je souhaitais c’était apprendre une nouvelle langue, étudiant l’anglais et l’espagnol depuis quelques années je ne souhaitais pas aller dans un pays anglophone ou hispanophone. Les notions d’italien que j’avais et ma curiosité pour ce pays on fait que ma seule demande de départ en Erasmus s’est basé sur la ville de Naples. Y étant déjà allé à quelques reprises, cette ville m’avait marqué, je ne savais pour quelles raisons, ce qui m’a vraiment donné envie de la découvrir, de la vivre.

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Le départ pour l’Italie

Après avoir réglé toutes les formalités administratives, le grand départ a été fixé pour le 14 février comme pour peut être, initier ce jour là, une histoire d’amour/passion avec la bella Napoli. Je pense avoir payé 70€ pour l’avion car j’ai pris le billet au dernier moment. Avec la compagnie Transavia, si on s’y prend à l’avance (2/3 semaines) on peut avoir l’aller-retour pour 80€ ! Autrement c’est 150€ plus ou moins…

Le logement

Via les différentes et nombreuses pages Facebook dédiées à la recherches de logements pour étudiants dans la ville, j’ai pris contact avec deux/trois personnes en vue de visiter leur appartement. J’ai donc juste réservé une nuit dans une auberge de jeunesse pour une quinzaine d’euros dans le quartier de la gare, Garibaldi, qui s’avère être le moins fréquentable de la ville (à éviter).
Après deux jours j’avais déjà trouvé le logement dans lequel j’ai passé tout mon Erasmus.  Une grande chambre individuelle dans le centre historique (quartier où se trouve tous les étudiants Erasmus et la vie de ville), meublée et équipée, pour 300€ par mois (internet compris). Dans l’appartement il y avait une chambre avec 3 colocataires roumaines, une autre avec un anglais et une autre avec un français et une mexicaine. Pour ce qui est de l’eau et l’électricité (payés à part), cela nous revenait à 50€ par mois environ (règlement trimestriel). L’appartement était très bien agencé et équipé, on avait la climatisation, le chauffage (je le souligne car certains étudiants ne l’avais pas dans la ville), une belle cuisine, et même une Xbox et Fifa :), merci la propriétaire !  Pas besoin de garants, de tonnes de documents ou autre, là bas, une fois qu’on paye on à les clés.

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Les dépenses sur place

Pour les dépenses générales : le téléphone c’est beaucoup plus compliqué qu’en France. Pour comparaison, une offre toute illimitée que l’on peut avoir pour moins de 20 € ici, est à 50€ (en réduction) avec l’opérateur TIM en Italie! Personnellement j’avais l’offre Tim Young XL, pour 200 minutes d’appel, 1000 SMS et 1GB de connexion internet (seulement !) à 13€ par mois, sachant que la recharge est mensuelle (les abonnements sont très peu développé) et que lorsque l’on recharge il faut mettre 15€ minimum… bref, ça fait cher, très cher.

La gastronomie

La nourriture… c’est juste magique ! La pizza, la meilleure du monde incontestablement, 3€ à emporté, pour 4 ingrédient uniquement : sauce tomate, huile d’olive, mozzarella et basilic et pourtant une véritable explosion de saveur!! Les crocche, une boule de patate frite avec au cœur un filet de mozzarella fondant… 50cts ! Mais aussi les zepole, les sfogliatelle, le baba pour ceux qui aiment… je m’arrête la sinon je pourrais continuer très longtemps. Je conseillerai les yeux fermé la pizzeria Da Michele, elle ne propose que 2 pizza à la carte, la margherita et la marinara (sans mozzarella)… pourtant depuis 1870 les gens s’empressent toujours autant d’y aller. Avec Di Matteo et Sorbillo elles forment le trio des meilleures pizzerias de la ville.

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Les études

Au niveau des cours, j’étais à l’université Federico II, sur le campus de Monte Sant’angelo, là où se trouvent les cours d’économie. Pour m’y rendre cela me prenait 45 minutes depuis le centre historique, 30 minutes en métro et 15 minutes en bus. Malheureusement c’était le seul campus de l’université qui se trouvait en dehors du centre ville. Sachant que les transport à Naples sont vraiment horribles. Souvent bondés, le retard est structurel, parfois c’est au bout d’une heure d’attente que l’on comprend que le bus ne viendra pas (pas sur la ligne de l’université du moins)… bref, horrible au point que je me suis juré de ne plus critiquer les transports parisien. Mais on s’y fait vite, c’est un rythme à prendre, et on l’accepte tout à fait. Pour info le titre de transport est au prix de 1,30€ pour 90 minutes de trajet, peu importe le type de moyen de transport.

Pour valider les 30 crédits ECTS exigés pour avoir le semestre, j’ai choisis 4 cours :

-Organizazzione Aziendale (10cfu)
-Marketing e Strategie (10cfu)

-Tecnica del Commercio Internazzionale (5cfu)

-Economia e Gestione delle Imprese dei Servizi (5cfu)

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Tous les cours se déroulaient en italien. Etant très peu d’étudiant Erasmus sur ce campus, il n’y avait aucune structure particulière dédiée. C’était un peu les 12 travaux d’Astérix pour trouver l’information dont on avait besoin. Il y avait bien le tuteur, mais il n’était pas tous les jours présent et difficile à avoir. Hormis cela, rien ! Ce qui a été compensé par l’incroyable accueil de la part des étudiants italien. Qui aussitôt viennent vers toi, te demande d’où tu viens, ce que tu viens faire ici, si tu te trouves bien à Naples… j’ai été très agréablement surpris, d’autant plus qu’étant français et de Paris, on voyait tout de suite la Tour Eiffel et les croissant scintillés dans leurs yeux (^^). Surpris également par le contraste qu’il y a entre nos amphis et ceux en Italie. Là-bas, aucun bruit quand le professeur parle, tout le monde participe et l’amphi est constamment rempli même en fin d’année… je viens de reprendre les cours à l’UPEC… ça change vraiment !

C’était des cours de deux heures, mais pour dire vrai, je n’y suis pas souvent allé, pour ne pas dire très peu. Au niveau des partiels c’est très différent aussi. Il y a jusqu’à 4 voire 5 sessions. La première, en mai, est l’épreuve écrite, mais exempté car Erasmus.  Puis juin pour l’examen oral, ensuite courant juillet au cas où la note de juin ne nous convenait pas, puis septembre pour les rattrapages, et encore début octobre si la note des rattrapages n’était pas suffisante !! Sachant que les professeurs sont très indulgent envers les étudiants Erasmus, déjà au niveau de langue ils ne prêtent pas attention aux fautes, ils donnent plus de temps pour composer au cas où l’on choisit de faire l’épreuve écrite par exemple…

Les notes vont de 0 à 30, le minimum pour valider étant 18. Mais il est très facile d’obtenir un 30/30.
En terme de niveaux, il est sensiblement plus faible qu’en France je trouve. C’est uniquement du par cœur, de gros livres de 500 pages à apprendre et à retranscrire lors de l’examen. Aucune réflexion à proprement parler.

L’expérience Erasmus

Ce que je retiendrai de négatif dans cette expérience, à vrai dire, pas grand chose ! Il y a bien le fait que la nuit tombé, il y a certaines zones pas fréquentables, le quartier de la gare Garibaldi, certains coins du centre historique. Des amis Erasmus se sont fait voler voire braquer mais personnellement il ne m’est jamais rien arrivé.

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De positif… par ou commencer ! D’abord on apprend à vivre seul, à être indépendant. Ensuite il y a le beau temps évidemment, au mois d’avril il a plu pas mal, mais de manière générale il y fait très bon vivre. La vie culturelle de la ville est foisonnante ! Il y a toujours des représentations dans les rues de la vie, des musées historiques, des églises magnifiques à chaque coins de rue (plus de 1000 dans la ville), les catacombes… j’ai participé à mon premier concert de musique classique dans le conservatoire de la ville grâce à une amie mexicaine qui y joue…

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Ensuite tout ce qu’il y a à visiter, les parcs, les iles, la cote Amalfitaine, le Vésuve, Pompéi, les châteaux, les différents quartier historiques…  en six mois je n’ai pas pu tout voir !  Puis de Naples on est bien placé pour visiter la côte est de l’Italie, Rome qui se trouve à 1h de TGV, la magnifique Sicile ou encore les Pouilles, région dans laquelle nous sommes partis grâce à l’association ESN qui organise chaque année dans une région différente de l’Italie l’Evento Nazionale… un événement qui regroupe 2000 Erasmus venant de toute les villes du pays pour 4 jours de fêtes non stop, immanquable !  Je le conseil fortement !

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La ville est très vivante, les Napolitains ont une énergie incroyable, qui parfois nous dépasse même ! Partout où l’on va, dans un restaurant, dans un café où même dans la rue, on est abordé par des gens qui veulent simplement faire notre connaissance, voire plus si affinités. Il est très facile de parler avec tout le monde, d’avoir des renseignements. Ce qui aide énormément pour l’apprentissage de la langue.

La ville est donc très vivante et a sa propre personnalité, à cela il faut donc ajouter la vie Erasmus qui est incroyable ! En plus de rencontrer des anglais, des espagnols, allemand ou encore portugais, on y fait la connaissance de finlandais, russe, hongrois, turque, roumain, grec, mexicain, argentin, vénézuélien, chinois, kenyan… bref je ne pensais vraiment pas rencontrer autant de personnes de tant de pays différents. La majorité des étudiants Erasmus sont espagnols. J’ai rencontré une douzaine de français seulement, ce qui est au final très bien car cela pousse à ne pas rester avec des gens parlant la même langue. Ce mélange donne lieu à de gouteux diner internationaux, à des soirées incroyables. La vie nocturne est très développée, beaucoup d’associations organisent tous les jours des soirées Erasmus, les houseparties n’en finissent pas, Piazza Bellini est incontournable, un lieu où chacun s’y retrouve pour un verre ou une bière à la tombée de la nuit.

L’Italie et la crise

Autrement on ressent vraiment la crise là-bas, à côté des immigrés on voit des italiens faire vendeur à la sauvette, vendre des briquets ou du maïs pour survivre. Il est très difficile de trouver un emploi, il y a très peu d’enseignes, il faut être un membre de la famille ou un amis pour pouvoir travailler dans une boutique qui pour la plupart sont vide et toute l’année en solde pour attirer les clients. Il y a souvent des enfants qui travaillent dans les restaurants et cafés, un jeune enfant d’une douzaine d’années nous installe à table et s’adressent à nous comme un serveur qui a 10 ans d’expérience… frisant !

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Ce qu’il retient de ces 5 mois

Quoi qu’il en soit on en sort marqué lorsqu’on met les pieds dans cette ville. Pour apprendre de la culture italienne je pense qu’il n’y a pas mieux, on est vraiment dépaysé. Tout est antagonisme, la ville est il vrai sale de part toutes les ordures que l’on peut croiser un peu partout mais en même temps magnifique de par son architecture et le charme qui en dégage. Les habitants sont sympathiques, très amicaux, ouvert et prêts à aider mais certaines fois mal attentionnés voire dangereux… D’un côté des immigrés originaires d’Afrique subsahariennes m’ont fait part qu’ils étaient souvent victimes de racisme, et de l’autre, en marchant dans la rue on tombe sur une scène où l’on voit plusieurs mère de famille et de plus jeunes passantes s’interposer à l’arrestation par la police d’un vendeur sénégalais qui a fait l’erreur de s’aventurer dans les quartier où la présence de vendeur à la sauvette est moins acceptée.

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Aujourd’hui grâce à cette expérience je suis bilingue en italien ce qui m’a même permis de trouver un emploi de réceptionniste dans une résidence universitaire italienne dans le sud de Paris (que j’ai arrêté car cela ne me plaisait pas). J’ai des amis partout dans le monde qui m’ont d’ailleurs donnés des pistes pour la recherche de stage en Master. Plein de voyages à venir donc.

Pour conclure même si on finit par s’adapter au rythme particulier de ville, on n’arrivera jamais à l’apprivoiser tant elle ne s’arrête jamais de se réinventer chaque jour, ainsi l’émerveillement du début est toujours là. Et comme on dit là-bas :
« Quando vieni a Napoli piangi due volte, quando arrivi e quando te ne vai »

Quand tu viens à Naples tu pleures à deux reprises, quand tu arrives et quand tu t’en vas… c’est bel et bien le cas !

Voir aussi: Semestre Erasmus à Milan

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